Postes vacants et difficultés de recrutement : quel est le problème ?

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Le 2 mars 2023
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Investir plus et diversifier ses canaux de recrutement

Le marché de l’emploi français a muté depuis la sortie de la crise pandémique, multipliant les paradoxes. Le chômage baisse, alors que l’activité ralentit. Les postes vacants ne cessent d’augmenter alors que le nombre de recrutement atteint un niveau record. Le chômage frappe davantage les personnes peu qualifiées tandis que la majorité des postes vacants demandent peu de qualifications, etc.

Des difficultés de recrutement croissantes

Sur le terrain, nos chasseurs de têtes trouvent des explications micro-économiques ou conjoncturelles. De leur côté, les décideurs (dirigeants d’entreprise, média, politiques) privilégient les causalités macro-économiques, le plus souvent liées aux enjeux démographiques et au vieillissement de la population française — le nombre d’entrants sur le marché du travail est quasi nul en 2022 — ou au recul de la productivité, laquelle a perdu 3 % au troisième trimestre 2022 par rapport à 2019, selon une récente étude de la Dares (Ministère du Travail).

Une analyse de la nature des emplois “pénuriques” et des métiers en tension permet de mieux comprendre la situation. En effet, l’économie française est moins frappée par une pénurie de main d’oeuvre que par des difficultés de recrutement, concentrées sur cinq secteurs : la santé (230 000 emplois vacants), le tourisme (140 000), l’industrie (100 000), le BTP (100 000) et les transports (80 000).

Ces secteurs ont pour caractéristique commune — même dans l’industrie où les emplois induits par la robotisation sont ceux du pilotage des machines — d’être non substituables par les nouvelles technologies. Quelques exemples : les personnes âgées en maison de retraite ne sont pas soignées par des robots et les plats du jours des cantines d’entreprise sont toujours préparés par des cuisiniers !

Ces métiers, offrant des salaires souvent moins attractifs et des perspectives d’évolution de carrière limité, se trouvent confrontés à un effet de ciseau : à la fois moins de candidats, freinés par le manque d’attractivité perçu et plus de partants notamment du fait du départ à la retraite des “baby boomers”.

Sans compter l’accélération des départs des salariés en poste. En Amérique du Nord, les mêmes secteurs vivent les mêmes pénuries, aggravées par la « Grande Démission », ce mouvement de départ massif des emplois pénibles ou mal payés, qui touche les bas salariés des secteurs de l’alimentation, des services et du commerce. En France, le Ministère du travail a compté un record de démissions au T4 2022, soit 520 000 dont 90% par des salariés en CDI.

Le paradoxe des nouvelles technologies

Dans la réalité, les nouvelles technologies et la transformation numérique ont plutôt tendance à limiter les gains de productivité. C’est le célèbre “paradoxe de productivité” (ou de Solow) observé dans les processus de gestion : à mesure que l’investissement dans les technologies de l’information augmente, la productivité des travailleurs peut baisser au lieu d’augmenter.

Les ordinateurs et les logiciels s’avèrent être des coquilles vides, destinées à être remplies par une grande quantité de travail, nécessitant la refonte des organisations productives… Et parfois une bureaucratisation accrue.

Les effets indirects du numérique sont perceptibles à l’articulation entre les outils et l’organisation. Ils n’induisent pas nécessairement une efficacité renforcée des dispositifs productifs, ni une prime à la main-d’œuvre qualifiée en vue de suppléer des équipes plus nombreuses et moins qualifiées.

Des leviers pour recruter plus facilement

Une autre étude de la DARES, publiée en juillet 2022, a permis d’analyser les efforts de recrutement mis en œuvre par les employeurs selon le type de poste à pourvoir, la situation du marché du travail ciblé (local ou national, en tension ou non). Et du contexte spécifique de chacun (taux d’embauche faible ou élevé notamment).

L’étude révèle que des critères endogènes et spécifiques à chaque entreprise influence leur capacité à recruter facilement. Ainsi deux entreprises du même secteur dans la même ville peuvent diverger au point que l’une considérera avoir des difficultés de recrutement et l’autre non.

Les critères favorisant le recrutement des entreprises sont :

1. le nombre de canaux activées pour recruter ;
2. la taille du budget dédié aux recrutements ;
3. le niveau de sélectivité des candidats ;
4. le taux de croissance de l’effectif ;
5. le taux de chômage du bassin d’emploi ciblé sur les postes ouverts.

Sans surprise, les entreprises qui diversifient leurs canaux de recrutement, agissent avec flexibilité et rapidité dans leur process et qui investissent beaucoup sont celles qui présentent le taux d’emploi vacants le moins élevé.

C’est exactement la raison du succès des offres Headhunting Factory : nos clients ont compris l’intérêt d’ajouter la chasse de têtes en continu comme un dispositif incontournable en complément de leurs actions sur les leviers habituels (job boards, annonces, marque employeur…) et de dédier un budget à la “vraie” chasse de têtes.

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